Quand en 2001 j’ai annoncé que j’étais inscrite pour faire la Grande traversée des îles (un triathlon vélo-kayak-vélo-course en équipe mixte), il y a quelques gars du Bassin qui se sont moqué. Les sceptiques ont été confondus. Non seulement je l’ai terminé ce triathlon, mais je l’ai aussi complété dans un temps très respectable! Ces mêmes gars dans le bus jaune le lundi disaient qu’ils s’inscriraient l’année suivante. Yeah right.
Quand la même année j’ai décidé que je partirais voyager après mon secondaire 5 pour apprendre l’anglais et découvrir l’Europe, certains adultes ont tenté de m’imposer leur vision des choses. Il aurait, selon eux, fallu que j’aille au cégep, que j’apprenne un métier, pour ensuite travailler, et finalement voyager pendant mes vacances. J’en ai fait à ma tête. J’ai depuis parcouru plus d’une douzaine de pays et j’ai une maitrise en poche. Not so bad pour une ancienne décrocheuse.
En mars 2018, je me suis engagée dans la campagne électorale d’une amie qui se présentait à Sherbrooke pour Québec solidaire. Pendant 6 mois, j’ai été la responsable des communications de Christine Labrie. Face à mon optimisme d’une possible victoire, plusieurs personnes ont tenté de me préparer à la défaite. Je les ai ignorées avec le sourire. Depuis le 2 octobre 2018, je suis l’attachée politique de cette amie devenue députée.
Aujourd’hui, je reviens d’une séance d’information sur les programmes de la SODEC, un des principal bailleurs de fonds en production cinématographique au Québec. Étonnamment, même dans le milieu, plusieurs personnes s’étonnent que je porte à bout de bras, sans aucun financement et ce, depuis bientôt deux ans, un projet de long métrage documentaire. Or, pour moi ça va de soi. Quand j’ai une idée ou une intuition et qu’elle devient un projet, j’y vais, je la porte, et surtout je m’y investis. J’y mets du temps et des ressources. Je ne calcule pas mes idées. Être passionnée ce n’est pas comptable. Pour paraphraser Marie Marthing: « Il faut savoir vouloir. » Et s’il y a une chose dont je suis sûre avec Sur la Well, c’est que je veux que ce film soit un jour vu sur le grand écran. Rien de moins. Je n’ai pas peur de le vouloir.