Ce soir en rentrant du boulot, je me suis arrêtée à la pizzeria souterraine du métro Berri-UQAM. En tournant le coin du corridor en direction de Dolce Vita, j’ai croisé un homme qui tendait la main. Il ne disait rien, mais j’ai deviné qu’il mendiait. J’ai trouvé qu’il avait un air sympathique et j’ai eu une soudaine envie de partager un moment avec lui.
Enfin. Alors que j’attendais en ligne pour commander ma pointe de pizza toute garnie, je me suis demandée si je lui en acheterais une ou si je lui donnerais simplement de la monnaie. Comme bien des gens, je préfère savoir qu’une personne « dans le besoin » – quelle drôle d’expression quand on y pense! – ait de quoi manger plutôt que de s’acheter de la drogue, de l’alcool ou qu’elle aille jouer dans les machines à sous. Sauf qu’aujourd’hui, j’ai questionné ce réflexe de bienveillance grâce à Chantal Lacroix.
Ce matin, juste avant de partir rejoindre mes collègues d’Amplifier Gamelin, j’ai regardé la promo Facebook de l’émission 8 heures pour la cause, animée par Chantal Lacroix. Dans cet extrait, elle et sa co-animatrice questionnaient le Frère Marc de la Maison du Père sur le don idéal pour aider réellement les personnes défavorisées: 1 piastre au squeegee ou bedon on envoie l’argent directement à une organisation d’aide afin que le don ne soit pas dépensé pour des « mauvaises raisons », genre, de l’alcool. Ce à quoi le Frère Marc a répondu:
« Si tu donnes ça de l’argent, commences pas à donner des conditions. » Frère Marc
À ses mots, j’ai eu envie de lui faire un énorme câlin de reconnaissance, car selon mes observations terrain, la bienveillance s’accompagne trop souvent d’une forme de contrôle. J’ai bien aimé l’apprentissage qu’a exprimé Mme Lacroix suite à cette rencontre:
« À partir du moment que je donne, il faut que j’accepte que ça lui appartient de faire ce qu’il veut avec ce que je lui ai donné. » Chantal Lacroix
Au grand bonheur de Michael-Mike, l’homme que j’ai croisé près de la pizzeria Berri-UQAM, j’ai finalement choisi de lui remettre de l’argent sans condition. Alors que je mangeais ma pointe à ses côtés, on a jasé de répression policière et de tous ces gens qui préfèrent lui acheter de la pizza au lieu de lui donner de l’argent. Il m’a avoué être pas mal « écoeuré » d’en manger! Je ne lui ai pas demandé combien de pointes il recevait par jour, mais cette anecdote confirme que parfois nos « bonnes intentions » sont plutôt une forme de « bon » contrôle et que les gens savent bien souvent mieux que nous ce dont ils ont besoin. Pis ce n’est pas toujours d’une pointe de pizza!
Alors donner sans condition , voilà la seul façon d’aimé!!! Je vous souhaite beaucoup d’Amour et d’Amitié . Aimons nous les uns les autres ! Joyeux Noël et Bonne Année à tous … Donner un câlin et soyez dans la gratitude ! Lyne xxx
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